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Steinberg Wavelab Pro 12
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Test de Wavelab Pro 12 de Steinberg

Editeur audionumérique de la marque Steinberg appartenant à la série Wavelab

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Test écrit
6 réactions
Steinberg refait des vagues
9/10
Award Valeur sûre 2024
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L’éditeur phare de Steinberg revient dans une version 12 qui montre à n’en pas douter que tous comme les petits ruisseaux font les grandes rivières, les petits changements font les belles versions….

Test de Wavelab Pro 12 de Steinberg : Steinberg refait des vagues

Si nombres de home studistes ou d’in­gé­nieurs du son se contentent au quoti­dien des fonc­tions d’édi­tion plus ou moins avan­cées qui leur sont propo­sées dans leur STAN, il n’en reste pas moins que l’usage d’un véri­table éditeur audio­nu­mé­rique s’im­pose dans bien des tâches qui réclament une grande préci­sion ou des fonc­tion­na­li­tés parti­cu­lières comme le maste­ring, la restau­ra­tion ou encore l’édi­tion de samples. Et sur ce marché, force est de consta­ter que Wave­lab est une solide réfé­rence sinon LA réfé­rence vers laquelle se tournent les profes­sion­nels de l’au­dio, parce qu’au fil des versions, Stein­berg a eu à cœur de faire évoluer son logi­ciel tandis que ses concur­rents directs s’orientent plus vers le son à l’image (Adobe Audi­tion) ou peinent à se réin­ven­ter (Magix Sound­forge).

Bref, il va sans dire que ce nouveau Wave­lab était attendu, sachant qu’après une excel­lente version 10 comblant des lacunes et appor­tant quan­tité de fonc­tion­na­li­tés impor­tantes, une version 11 montrant des avan­cées signi­fi­ca­tives du côté
du multi­ca­nal, des auto­ma­tions ou de la restau­ra­tion, on se demande bien ce que nous réserve Philippe Goutier pour cette V12…

L’ins­tal­la­tion faite, on clique donc sur l’icône verte pour se retrou­ver en terri­toire connu…

Retour dans le Lab

accueilLes chan­ge­ments sont visibles dès le lance­ment du logi­ciel puisqu’on dispose d’un nouvel assis­tant de démar­rage plus complet et inté­grant désor­mais un hub de ressources en prove­nance du web (tutos, news, etc.) en regard des liens néces­saires vers le manuel, les offres, les forums, le support : voici qui simpli­fie la vie de l’uti­li­sa­teur… Passé ce dernier, on retrouve l’in­ter­face du logi­ciel telle qu’on la connait depuis sa refonte en version 9. On reste en effet dans les mêmes tons anthra­cite, bleus et blancs que sur les versions précé­dentes, avec des textes et des icônes bien contras­tés et une orga­ni­sa­tion de la barre des commandes en neuf panneaux façon Micro­soft Office : Fichier, Vue, Éditer, Insé­rer, Trai­ter, Correc­tion, Spectre, Analy­ser, Rendre.

rainbowAu bas de la fenêtre prin­ci­pale, on repère d’em­blée toute­fois un nouveau mode de visua­li­sa­tion « arc-en-ciel ». Dans ce dernier, la forme d’onde devient multi­co­lore, les couleurs variant en fonc­tion du contenu spec­tral du signal. L’idée n’est pas neuve car elle existe depuis long­temps déjà dans Sampli­tude ou encore Trak­tor, mais elle n’en est pas moins excel­lente et n’a rien d’un gadget à l’usage. Du premier coup d’œil, on repère ainsi le registre d’un instru­ment par exemple, mais on peut aussi, en fonc­tion du para­mé­trage de cette colo­ra­tion, s’en servir pour mettre en exergue des éléments ou des problèmes parti­cu­liers comme un kick ou des fréquences à dées­ser ou à couper dans le bas par exemple. De fait, on voit immé­dia­te­ment là où il faut agir et le gain de temps qui en découle est appré­ciable.

Mais ce n’est pas là la seule aide qui nous est propo­sée en termes de navi­ga­tion car on dispose aussi désor­mais de marqueurs de tran­si­toires auto­ma­tiques : Wave­lab détecte les tran­si­toires et vous pouvez non seule­ment repé­rer ces dernières visuel­le­ment, vous en servir pour magné­ti­ser vos sélec­tions mais aussi passer de l’une à l’autre via la touche Tab. Et faisant cela, vous pour­rez égale­ment tirer parti d’une fonc­tion de zoom auto­ma­tique sur les crêtes, ou encore dispo­ser d’un défi­le­ment et d’un zoom synchro­nisé sur plusieurs fichiers en même temps pour en simpli­fier la compa­rai­son. Enfin, on peut égale­ment passer plus simple­ment d’un point à l’autre d’une enve­loppe d’au­to­ma­tion. Bref, on sent que des efforts ont été faits pour que l’on passe moins de temps à navi­guer, cher­cher, sélec­tion­ner pour qu’à la fin, on gagne en effi­ca­cité. Ne manque à tout cela qu’un module de recon­nais­sance vocale qui simpli­fie­rait le dépla­ce­ment dans de longs enre­gis­tre­ments vocaux (inter­views, audio­books, bande son de film, etc.), comme on en trouve dans RX par exem­ple…

Ah ça ARA, ça ARA, ça ARA

araLa grosse nouveauté, du moins celle que de nombreux utili­sa­teurs atten­daient, c’est le support d’ARA, le format logi­ciel mis au point par Cele­mony et qui permet une inté­gra­tion pous­sée des logi­ciels entre eux.

Or, c’est en l’oc­cu­rence ici une semi-décep­tion car si Wave­lab peut désor­mais être utilisé comme appli­ca­tion ARA dans les logi­ciels compa­tibles (Cubase, Nuendo, Studio One, Reaper…), il n’est toujours pas en mesure lui-même de gérer des appli­ca­tions ARA en son sein. Ceux qui espé­raient une meilleure inté­gra­tion de Spec­tra­layers, Izotope RX ou Melo­dyne dans Wave­lab devront donc toujours se conten­ter de l’ap­ti­tude à dialo­guer avec ces logi­ciels par des biais un peu plus rudi­men­taires en les décla­rant comme éditeurs externes : Wave­lab se débrouille alors tout de même pour expor­ter ses données vers le logi­ciel et pour récu­pé­rer ce qui y est fait lorsque vous le sauve­gar­dez. Ne boudons pas toute­fois le plai­sir de pouvoir inté­grer Wave­lab à nos STAN car dispo­ser d’un tel éditeur parfai­te­ment inté­gré étend singu­liè­re­ment leurs capa­ci­tés dans les domaines du maste­ring, de la restau­ra­tion et de l’ana­lyse.

On appré­ciera d’au­tant plus cette avan­cée que Stein­berg a aussi plan­ché sur les échanges entre appli­ca­tions par copié/collé ou cliqué-glissé. De la sorte, le simple fait de glis­ser sur le bureau ou dans un réper­toire une sélec­tion faite dans un docu­ment génère un fichier : dur de faire plus intui­tif pour un export rapi­de… Et puisqu’on parle de copié-collé, il est à noter que le collage peut désor­mais auto­ma­ti­ser un fondu si besoin, que Wave­lab peut rempla­cer le fichier audio de plusieurs clips en une seule fois, ou encore qu’on peut répliquer simple­ment les réglages d’un plug-in vers d’autres instances de ce dernier.

Le doigt sur le volume

La gestion du volume avance par ailleurs sur quan­tité de points, notam­ment en termes d’ana­lyse : on peut ainsi géné­rer des rapports pour voir en un coup d’œil si un projet est bien dans les clous des normes qu’on s’est fixées. En vis-à-vis de cela, le méta-norma­li­seur permet de défi­nir le volume du clip actif tout en adap­tant celui des autres, par exemple, tandis qu’une compen­sa­tion de gain entre des pistes de réfé­rences et la sortie du logi­ciel simpli­fie la compa­rai­son avant/après trai­te­ment et qu’on dispose de réglages pré-gain et post-gain à chaque étape du montage audio.

nulltrackToujours pour bien juger de la perti­nence de ce qu’on a fait, une nouvelle piste Null Test permet de confron­ter deux signaux en oppo­si­tion de phase, sachant que le résidu pourra vous rensei­gner sur certains aspects de votre master et des trai­te­ments que vous lui avez appliqués. C’est idéal pour juger de l’im­pact d’un enco­dage destruc­tif par exemple, d’au­tant que l’ali­gne­ment des fichiers a été revu pour être plus simple et plus effi­ca­ce…

bandmonitoringEt tout aussi utile sinon plus en termes d’écoute critique, cinq filtres vous permettent désor­mais d’écou­ter votre montage comme votre piste de réfé­rence par bandes para­mé­trables, afin de réali­ser des compa­rai­sons A/B sur des registres spec­traux spéci­fiques. C’est le genre de fonc­tions auxquelles on pouvait accé­der via des plug-ins de tierce partie, mais en dispo­ser de base dans le logi­ciel est plus qu’ap­pré­ciable, tout comme de pouvoir passer d’un seul clic d’une confi­gu­ra­tion de moni­to­ring à une autre…

Une foule de petites choses pour­raient encore être mention­nées, comme l’im­port/export au format Opus (un format audio loss­less offrant des meilleures perfor­mances que le MP3, l’AAC et le HE-AAC), la créa­tion de fichiers de chapi­trage compa­tibles avec YouTube et Spotify à partir des marqueurs inté­grés aux fichiers audio et aux montages, l’im­port de marqueurs à partir de docu­ments CSV, des nouvelles possi­bi­li­tés simpli­fiant la géné­ra­tion de noms de fichier, ou le mode sans échec qui ouvre un projet sans char­ger les plug-ins qu’il utili­se… Et iI y aurait encore des dizaines de choses à mention­ner comme cela, qui montre clai­re­ment que cette version 12 n’a pas eu pour objet de révo­lu­tion­ner Wave­lab, mais de répondre aux dési­dé­ra­tas de ses utili­sa­teurs les plus pros en leur propo­sant 1001 petites amélio­ra­tions qui chan­ge­ront tout en termes de produc­ti­vité.

En quête de simpli­cité

De ce fait, on ne peut que féli­ci­ter Philippe Goutier pour cette démarche de satis­faire le public extrê­me­ment varié de Wave­lab (bien au-delà des appli­ca­tions musi­cales, on l’uti­lise en effet dans quan­tité de domaines de la recherche ou de l’in­dus­trie), même si l’on pourra toujours repro­cher le côté « usine à gaz » de son inter­face très Micro­sof­tienne (l’or­ga­ni­sa­tion par bandeau fait penser à la suite Office), sachant que le logi­ciel n’est jamais avare de fenêtres, panneaux et assis­tants bardés d’op­tions pour faire ceci ou cela, confé­rant à Wave­lab un abord rela­ti­ve­ment touffu qui s’ac­com­mode mal d’une utili­sa­tion sur portable et appelle le confort d’un grand écran…

Steinberg Wavelab Pro 12 : pluginmanagementTout en notant qu’un millier d’in­fo­bulles a été ajouté pour simpli­fier la prise en main, gageons que c’est là le pendant de la richesse fonc­tion­nelle du soft, même si bien des pans sont dotés d’une ergo­no­mie labo­rieuse comme l’or­ga­ni­sa­tion des plug-ins : pour peu que vous dispo­siez de quelques centaines de plug-ins (ce qui n’a rien d’ex­cep­tion­nel quand on acheté quelques bundles chez Waves, IK ou Slate, par exemple), prévoyez quelques heures à passer pour orga­ni­ser vos plug-ins dans une arbo­res­cence potable, sachant que le niveau de compli­ca­tion de l’in­ter­face est d’une rare complexité tout en étant limité fonc­tion­nel­le­ment : le logi­ciel nous oblige à un moment à un clas­se­ment par marque qui n’a pas vrai­ment de sens en termes de produc­ti­vité, alors qu’on voudrait juste un système simple pour créer des caté­go­ries et des sous-caté­go­ries sur plusieurs niveaux dans lesquelles on distri­bue­rait simple­ment les plug-ins par cliquer-glis­ser…

Steinberg Wavelab Pro 12 : sliceMême s’il est moins labo­rieux, on pour­rait aussi râler sur le décou­page « auto­ma­tique » d’une boucle en fonc­tion des tran­si­toires. Via un assis­tant, il faut en effet choi­sir des para­mètres au cours de 6 étapes (6 !), sans possi­bi­lité de voir avant la fin du trai­te­ment si le seuil de sensi­bi­lité qu’on a défini à l’aveugle à l’étape 3 est ou non le bon : quand on se souvient qu’un simple curseur suffit à visua­li­ser le décou­page en amont de tout export dans quan­tité de logi­ciels du marché, on se dit que Wave­lab pour­rait aisé­ment mieux faire pour faci­li­ter la vie des créa­teurs de samples. Et on se le dit à plus forte raison quand Cubase fonc­tionne préci­sé­ment comme cela…

Ce sera d’ailleurs l’ul­time critique qu’on adres­sera à Stein­berg plus qu’à Wave­lab : il serait vrai­ment bien qu’au-delà des typos et des bleus ou des gris de la palette de couleur, qu’au delà des plug-ins qu’on retrouve d’un produit à l’autre (un certain nombre de nouveaux plugs en prove­nance de Cubase font leur appa­ri­tion, dont des Pultec et un compres­seur), les diffé­rents logi­ciels de l’édi­teur soient un peu plus cohé­rents dans leur ergo­no­mie, surtout lorsqu’on a à passer de l’un à l’autre ou de l’autre à l’un : bref, il manque un « UX super­vi­sor » qui homo­gé­néise tous les logi­ciels de l’édi­teur. Rien que sur des choses aussi bêtes que la gestion des entrées/sortie audio, on aime­rait retrou­ver par exemple la même inter­face d’un soft à l’autre plutôt que chaque déve­lop­peur réin­vente la roue dans son coin…

Enfin, à l’heure où l’IA s’in­vite un peu partout, on ne dirait pas non à un module de Speech to Text, comme on en trouve dans RX par exemple, qui simpli­fie­rait gran­de­ment la navi­ga­tion dans des longues inter­views, des audio­books ou des dialogues de film. À bon enten­deur…

Conclu­sion

À des années lumières du sympa­thique Auda­city qui, même s’il progresse, garde une approche grand public, de Sound­forge qui n’en finit plus hélas de faire du surplace depuis son rachat par Magix ou d’Au­di­tion dont le modèle écono­mique rebute quan­tité d’uti­li­sa­teurs et se foca­lise sur le son à l’image, Wave­lab demeure l’édi­teur audio le plus abouti et poly­va­lent du marché et ce n’est pas avec cette version 12 que cela va chan­ger. Atten­tif à sa commu­nauté d’uti­li­sa­teurs, son déve­lop­peur a en effet porté une atten­tion parti­cu­lière à inclure une foule de modi­fi­ca­tions qui simpli­fient gran­de­ment le travail au quoti­dien, dans quelque domaine que ce soit (maste­ring, broad­cast, musique, restau­ra­tion, etc.), même si tout n’est pas parfait : outre le support d’ARA en tant qu’hôte qu’on espère pour la version 13, on note encore un certain nombre de lour­deurs ergo­no­miques qui assurent au logi­ciel une marge de progres­sion. Bref, le boulot a été fait au point de ravir plus d’un·e mais on attend déjà la suite avec impa­tience !

9/10
Award Valeur sûre 2024
Fabrication (?) : France
Points forts
  • L’éditeur audio le plus abouti du marché sur le plan fonctionnel
  • La visualisation « arc-en-ciel » qui n’a rien d’un gadget
  • Une navigation bien plus fluide grâce notamment aux marqueurs de transitoires automatiques
  • Une analyse et une gestion bien plus poussée du volume et de la dynamique
  • La piste Null test et les cinq filtres d’écoute
  • Les nouveaux plugs en provenance de Cubase
  • Une myriade de petites améliorations qui améliorent grandement la productivité
  • La possibilité d’utiliser Wavelab comme plug-in ARA…
Points faibles
  • …Mais pas comme hôte ARA !
  • On ne dirait pas non à un module de reconnaissance vocale pour simplifier la navigation dans certains enregistrements
  • Toujours des lourdeurs ergonomiques
  • On aimerait que Steinberg bosse sur la cohérence ergonomique de son catalogue
Auteur de l'article Los Teignos

Si j'avais eu le physique, nul doute que j'aurais fait un grand Sumo, mais vu que je ne pèse que 80 kg, j'occupe mon temps comme je peux entre musique et littérature.


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Si j'avais eu le physique, nul doute que j'aurais fait un grand Sumo, mais vu que je ne pèse que 80 kg, j'occupe mon temps comme je peux entre musique et littérature.